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Harry and Meghan
Harry and Meghan

Chorale et gospel

 

Au cours d’une prestigieuse cérémonie dans la chapelle Saint Georges à Windsor, Maghan et Harry furent unis «  before God » et des centaines  de notoriétés dans tous les domaines : sports, loisirs, cinéma et quelques familles princières. Se trouvèrent assises sur les bancs de l’église, une poignée d’Afro-Américains invités par Maghan, leur «  sister ».

Ce fut une occasion unique de voir se confronter deux cultures, deux civilisations, deux modes de vie opposés : le flegme très British, traditionnel aux rites centenaires et à l’ambiance plutôt rigide et dans l’autre travée, l’exubérance noire du sud des Etats-Unis, aux gesticulations souvent exagérées.

Là dans ce lieu sacré où de nombreux rois et reines se virent couronnés, mariés, enterrés, pendant une bonne demi heure, un pasteur noir tenta d’y mettre le feu par son sermon. Le Révérend Michael Curry, descendant d’esclaves, devenu par son talent oratoire le doyen de l’église anglicane américaine, le premier noir à tenir ce poste réservé toujours à des blancs conservateurs du Dixie Land, a brisé l’étiquette centenaire imposée par la tradition royale britannique. La cérémonie aurait été compassée, monotone, soporifique sans sa présence. Il proféra des paroles dignes d’une messe dans la plus éloignée «  Church » de l’Alabama. Son attitude traduisait la puissance de ses mots. Son message était lancé avec les plus intimes gestes, ses mains balayant l’espace devant lui, son menton lancé en avant comme un défi, sa gorge crachant des gammes changeantes allant de la sérénité à la colère. Il levait les yeux au ciel, foudroyait de son regard perçant ces momies rigides et muettes qui représentaient l’aristocratie hautaine et pétrifiée britannique imitée par les ressortissants yankee, gênés aux entournures par cette atmosphère pesante.

Ses «  power of love » , ses « redemptive power of love » faisait frémir ( très discrètement) les invités et Maghan souriait de se retrouver un peu chez elle. Le révérend arriva même à faire rire certains, sourire d’autres et embarrasser une grande partie de son auditoire. Il posa d’ailleurs des questions qui restèrent sans réponses ou encouragements, ce qui est la coutume dans les églises noires.

Je donne l’exemple que j’ai eu en assistant à travers les Etats-Unis à des services religieux de prêcheurs noirs. Souvent avec ma femme, nous étions les seuls blancs présents car nous avions le privilège de travailler avec les écoles dans les quartiers noirs de Chicago, Saint Louis, Detroit pendant mon programme de la classe franco américaine. Les parents nous demandaient de venir le dimanche avec eux et c’était toujours un profond plaisir de le faire. Le révérend devant l’autel faisait un sermon souvent interrompu par des exclamations, des cris de joie, des réponses à ses questions. L’air devenait un dialogue permanent entre le prêtre et les fidèles.

Mais dans cette chapelle royale, rien que le silence. Pas le moindre chuchotement, pas la moindre participation.

En un mot ce fut la première grande différence entre le style afro-américain et le flegme british.

De plus, le Révérend Michael Curry au grand émoi de la Queen, dépassa nettement le temps qui lui était alloué comme si Michael était chez lui.

Quant à Justin Welby, l’Archevêque de Canterbury, on a assisté à un laïus misérable sans conviction, sans passion et dans le temps compté par le protocole.

La seconde distance qui se fit entre les deux cultures fut lors des chants de chorale des chœurs anglais et le «  Stand by me »  de Ben King, dédié à l’amour. Le gospel était chanté par un groupe d’Afro-Américains qui pour eux aussi, ne correspondait pas du tout à leur prestation habituelle. Droits comme des statues, ils n’avaient pas droit à leur balancement coutumier, au langage de leur corps, aux gestes de leurs bras et à l’agilité de leurs doigts. Serrés les uns contre les autres, ils s’impatientaient intérieurement de ne pouvoir libérer leur énergie et donner une vraie vie aux paroles. La femme qui dirigeait se laissa aller à quelques mouvements agités mais sans commune mesure avec ce qu’elle aurait fait dans une église de son pays.

L’image donnée par cette cérémonie a été en partie celle d’un «  old world » qui aurait du mal à se transformer en «  new world » comme le réclamait le Révérend Michael Curry.

Quoi de plus vulgaire, de plus prosélyte, de plus populo que de dire aux fidèles : «  Let me tell you something », genre «  et les mecs laissez-moi  vous dire quelque chose ! » Puis terminer par ces mots qui firent rire les fidèles : «  We gotta get you all married ! » typiquement langage noir américain avec son «  gotta ». Traduction possible : «  ça suffit, marions-les maintenant ! »

Je ne sais si cette remarque est valable sur le net mais un dernier trait de l’humour British : La Queen a donné un titre à Meghan : lui a-t-on montré quelques scènes plutôt osées de Meghan dans ses différents rôles «  hot » ? Nul ne le saura mais son titre est flatteur car il traduit une partie de sa vie d’actrice : la Duchesse de Sucesex.

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