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Battle of Bears Ears
Battle of Bears Ears

My turn to cut off Bears Ears

Une nouvelle guerre s’ouvre entre les écologistes, les amoureux de la nature, les « conservationists », les défenseurs de l’environnement et le gouvernement fédéral en la personne de Donald Trump, président des Etats-Unis.

Est-ce en rétribution contre le mouvement qui déboulonne les statues des Confédérés ou simplement par décision personnelle comme toutes celles que Trump essaye de mettre en place ?

En tout cas, le combat devient sérieux et national.

En effet Trump revoit entièrement le statut de 27 parcs Nationaux dont celui de Bears Ears dans l’Utah.

Reprenons l’historique des « National Parks » américains , uniques au monde et qui servirent d’exemples à de nombreux pays.

Tout commença à la fin du 19e siècle lorsque le Congrès vota le «  Antiquities act » qui protégeait ce qu’il y avait de précieux pour le patrimoine des Etats-Unis. Avant cet acte, les sites indiens étaient pillés par des vendeurs d’antiquités qui non seulement détruisaient les tombes mais les laissaient dans un état épouvantable. Pour sauvegarder ces souvenirs d’un temps passé, de larges portions du territoire dans pratiquement tous les Etats passèrent sous le contrôle de Washington, d’ailleurs à la fureur des habitants locaux. Puis Teddy Roosevelt en 1906 utilisa cette convention pour créer un parc national dans le Wyoming, « Devils Tower » devenu depuis National Park. D’autres suivirent comme Yosemite. Depuis les présidents créaient des parcs un peu partout et à présent il en existe 157, sans compter les Parks des Etats.

Le dernier en date, Obama, en créa une dizaine mais contre l’avis de nombreux rangers et chasseurs ainsi que les agriculteurs du coin. Obama ajouta la dernière semaine de son mandat des millions d’acres au parc Bears Ears, ce qui divisa la population de l’Utah en deux groupes férocement opposés : les pour et les contre. En approchant du parc, les panneaux se défient avec des slogans tels : «  Proud Gateway to Bears Ears » pour les défenseurs du parc et «  Rescing Bears Ears » pour les adversaires du parc.

Le conflit s’aggrave sous Trump qui, avec ses conseillers, pense que les parcs sont en réalité des terres confisquées d’abord aux tribus indiennes qui souvent ont été expulsées loin de leurs ancêtres comme la fameuse marche d’Oklahoma qui vit la mort de nombreux indiens épuisés. C’est ce que les Américains appellent «  Land Grab » la saisie des terres.

Les arguments volent bas et ont de chaque côté une certaine validité. Trump sait très bien exploiter ce genre de conflit pour imposer ses propres idées. Les défenseurs mettent en avant que la terre appartient à tous et doit être défendue contre les méfaits de l’homme : exploitation des forêts ( ce qui se faisait intensément avec l’ « Antiquities Act » surtout dans l’Ouest), saccage du sol pour les mines et carrières, urbanisation à outrance des côtes, fouilles systématiques pour le pétrole et le charbon.

Les adversaires réclament des changements considérables car l’étendue des parcs est devenue littéralement inadmissible. Les exemples sont nombreux : aux Iles Hawaii pour protéger les côtes et surtout la faune en mer, des surfaces sont interdites à la pêche et même aux activités de loisirs, réduisant fortement l’industrie de la pêche et le tourisme. L’Etat de Utah comme simple exemple a deux tiers de son territoire sous strict contrôle fédéral avec les parcs du Grand Canyon, Zion, Bryce. Les visiteurs sont nombreux mais l’étendue des parcs pourraient être réduite sans endommager les parcs.

Mais le parc de Bears Ears devient le test de cette contestation et Trump a pris le parti des antagonistes du territoire confisqué par Obama.

Cette dispute qui monte en violence et qui n’a pas encore été mentionnée par les médias français, est semble-t-il un pion réservé par Trump : vous voulez oublier notre Histoire en déboulonnant la statue des Confédérés, moi je vais vous rappeler la confiscation des territoires occupés par les premiers habitants de notre continent : les Indiens et leur retourner ce qui leur appartenait. Evidement de nombreux descendants de ces tribus sont en accord avec Trump. Ethel Branch, avocat de la Nation Navajo déclare : «  Si on a confisqué des terres, c’est d’abord à nous qu’on l’a fait. »

Que va-t-il advenir des 27 parcs nationaux dont le statut est revu par une commission nommée par Trump et géré le sénateur Ryan Zinke, Secrétaire de l’Intérieur et grand spécialiste de l’Ouest américain.

Encore un débat qui fait débat en Amérique ! Trump a l’art de secouer les traditions ! Un peu comme le fait Macron !

 

Mais une défense s'organise

Pour en savoir plus sur les parcs américains: leur origine avec John Muir, leur teneur, leur effet sur l'environnement et le tourisme, lire le livre les plus important et détaillé sur le sujet:

Tourisme de destruction massive par André Girod le grand spécialiste des Etats-Unis

Battle of Bears Ears

Extraits du livre " Tourisme de destruction massive"

Battle of Bears Ears
Battle of Bears EarsBattle of Bears Ears


Caltecor a choisi : l’île en deux est coupée.
La plaine et le plateau sont à l’agriculture.

La partie sauvage, par la faune occupée,

S’étend au Nord : elle est refuge et sépulture

 

A tous les animaux qui librement s’ébattent,

Chassent, tuent le gibier par instinct prédateur.

Naturelle est leur mort : le froid, un coup de patte,

Non la lâche visée dans un collimateur.

 

Celui qui s’aventure au risque de sa vie

Est responsable seul de son vaillant retour.

Sans armes et sans poudre, il n’a de sa survie

Pas toujours le destin : qu’il regarde alentour :

 

Immense est la nature et l’homme par la ruse

L’a souvent dominée et l’a même réduite

A un charnier puant dont le spectacle accuse

L’humanité de son exécrable conduite.

 

Le danger va de pair avec la vraie beauté.

La profonde forêt révèle à tous moments

D’admirables profils qu’il soit peine d’ôter,

Si grand serait le risque, aux soupirs des amants.

 

                                                        Caltecor 5127, Vision XI 2, André Girod 1978

 

Quel plus bel hommage pourrait être rendu à un seul homme qui, par sa vision, son action, sa témérité et sa persévérance, transforma l’Amérique dans les années 1870. Un nom à retenir : John Muir, véritable naturaliste et écologiste par sa façon de voir la nature et de vivre en son sein.

« Only by going alone in silence, without bagage, can one truly get into the heart of the wilderness. All other travel is mere dust and hôtels and bagage and chatter. »

( C’est seul et  dans le silence, sans bagage, que l’on peut aller dans le cœur de la nature sauvage. Tout autre voyage n’est que poussière et hôtels et bagage et bavardages.)

 

Radicalement influencé par le poète écossais Robbie Burns dont il lisait souvent les œuvres, puis plus tard par Henry David Thoreau et Ralph Waldo Emerson dont il avait une copie dans son sac, John Muir va s’enfoncer, loin de toute civilisation, dans la forêt profonde. Il rappelle, bien qu’il en ait vaguement entendu parler, le parcours du philosophe suisse, Jean Jacques Rousseau. Si je dis suisse, c’est qu’à l’époque de John Muir, Rousseau était considéré comme un philosophe suisse de Genève. L’idée de s’accaparer de son œuvre par les Français, n’a jamais convaincu les anglo-saxons de la véritable identité de Jean Jacques !

  

John Muir aurait bien pu écrire, tout comme Rousseau dans les «  Rêveries » :

« Me voici donc seul sur la terre, n’ayant plus de frère, de prochain, d’ami, de société que moi-même. » Ou : «  Jamais je n’ai tant pensé, tant existé, tant vécu, tant été moi que dans les voyages que j’ai faits seul et à pieds. »

 

 

  

 

 

André Girod est aussi le peintre français du FAR WEST

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